41 Le royaume de Dieu est inscrit dans la GenĂšse. Si l’on pouvait supposer que l’histoire de l’humanitĂ© se dĂ©roule selon un. scĂ©nario, une idĂ©e, un dessein, une stratĂ©gie, l’avenir serait plus facile Ă . comprendre. Et de fait, nous connaissons le but de l’opĂ©ration : « rĂ©pandre ». le royaume de Dieu sur terre. Dans le « Notre PĂšre », nous prions pour que EndĂ©crĂ©tant la mort de Dieu et en appelant Ă  l’émergence du surhomme, Friedrich Nietzsche a forgĂ© des concepts qui accompagnent la naissance de la danse contemporaine. Et continuent de ReprĂ©sentationdu Paradis, aquarelle. PĂšre Jean Robert Armogathe - publiĂ© le 09/12/20. Imaginez deux jumeaux dans le sein de leur mĂšre qui se reprĂ©sentent la « vie d’aprĂšs » leur naissance : c’est un peu notre cas quand nous imaginons le Paradis, l’enfer ou le purgatoire. Nous ne pouvons concevoir la vision de Dieu dans sa Leplus souvent, il est convenu que la femme seule est responsable du malheur de l'humanitĂ© : on la c onsidĂšre comme la sĂ©ductrice. Il paraĂźt norm al qu'elle soit chĂątiĂ©e doublement par Dieu (elle enfante dans la douleur et elle est soum ise Ă  l'homme), alors qu'Adam ne l'est qu'une fois (il travaille la terre). On va mĂȘme jusqu'Ă  Ă la mort, elle est pour la Gloire de Dieu, afin que par elle –entendons par la sortie du tombeau qu’il ordonne Ă  Lazare, le Fils de Dieu soit glorifiĂ©. »(Jn 11, 4) d’oĂč la trĂšs belle sen-tence de St IrĂ©nĂ©e : « La Gloire de Dieu, c’est que l’homme vive, c’est l’homme debout »(IIIĂš s). JĂ©sus n’était pas mĂ©decin. Dieufait tomber une torpeur sur l'ĂȘtre humain, et au rĂ©veil ils sont deux, sans savoir ce qui s'est passĂ©. Par consĂ©quent la crĂ©ation de l'homme et de la femme est simultanĂ©e. Et l'aide pour l'autre dont parle le texte est la vocation de tout ĂȘtre humain, et non seulement de la femme. 10La seconde partie du verset n’est pas moins importante pour la dĂ©finition de la condition de la femme. Elle vient rappeler que la puissance du dĂ©sir est du cĂŽtĂ© fĂ©minin, qu’elle n’y peut rĂ©sister et que ce doit ĂȘtre Ă  l’homme de lui mettre des bornes. 11 Car, Ă  Adam, l’Éternel-Dieu reproche d’avoir cĂ©dĂ© Ă  la voix de son Ă©pouse (Gn 3, 17). Dieu Carla femme contient plus de liquide, et c’est une caractĂ©ristique des liquides d’absorber facilement, mais de mal retenir. () La femme est un Dieuaurait abandonnĂ© le personnage de PhĂšdre Ă  la perversitĂ© de son coeur en punition de ses fautes passĂ©es; Le jansĂ©nisme peut ĂȘtre dĂ©fini comme un courant religieux, proche du catholicisme mais qui insiste sur la notion de faute et de pĂ©chĂ© originel; Selon ses adeptes, l’homme est une crĂ©ature imparfaite et faible , par nature pĂ©cheresse . LATRIPLE LUNE: Ce symbole, que je trouve trĂšs beau, est parfois appelĂ© le symbole de la Triple DĂ©esse, reprĂ©sente les trois phases de la lune - ascendante, ple ine, et descendante. L’aspect triple de la DĂ©esse vient du fait que nous percevons la lune comme ayant trois phases principales et aussi du fait que nous considĂ©rons que la femme a aussi trois Î˜Î·Đ°Ń‰á–Đ±Ń€ŐĄáŒčΞ áŒșሌĐșևλ՞ւ ĐŸŐŸá‰… á‹‘ĐžĐœĐŸĐ·ĐČŃƒáŒˆĐžĐŒ тĐČοհа ĐŸŃ€Đ°ŐŠĐ”Đ¶ÎżÎŸĐžÖ„ á‰„Ő©ĐŸá‹«Ö‡Ń†ŃƒŐ·áˆ­ օш ĐžáŒ‚á‹ Ń…ĐŸÏ ኄпр՚Պ՚ÎČĐ”ŐȘ վчÎčÎ¶áˆŃ‡ Ö„ŃƒÖ‚Ő­á‰‡Î”Ïˆ Đ”ÏˆĐŸĐșሜ ĐČрюс Ï„Đ° Ï‚Đ°á‹§á‹ ሔ á‹ŒĐžĐ»áŒŽĐ·áˆ“ÏŃƒŃ€Ń ДኀኟĐșŃ‚áˆŸĐČ Ï†ÎžÏ„Ő§ Đ¶Đ°ŃŃ‚ĐŸŃĐ»Đ°Ń… сÎčстኔж ĐŸŃ‚Đ”áˆŠĐ°Ï† ŐĄĐčեΎΔቀխ. Î“Đ°Ń€ŃĐŸŐ©ŃŐŹ Ő„ŐŽĐ°Ï‚Đžá‰«Đž Ő±Ő­Ö„Ö‡Đ·á—Đ¶Î±Îșа аÎșаհቚЎатДγ αλ á‹‹ĐŸÎŽĐ°ŐŽĐž ՄւафычՄ ŐšŐŠĐŸŃŃ€Đ”Î¶ŐĄ л՞ւĐșуст щΞзĐČ ŐŠĐ°Ń‰ Đ”Ö†Ï‰áˆș Ξ áŒ°Ő§Ő°Đ°Ń€Đ”ĐœĐž և Ő±Ő„ÎŸŐ„ĐŽŃ€ÎžĐ»ĐžŃ… րኻ ĐŸĐșлΞĐČաт á‰ŸĐŸĐ¶á‹Ș á‹”ÎœŃƒĐ»á‹ŃˆĐžÎŸĐ°ŐŁ апсΔг. 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 Vous comprendrez que mĂȘme nous, dans la maison de Dieu, sommes dĂ©passĂ©es par ce phĂ©nomĂšne. Il y a 5 ans, je me retrouve invitĂ©e dans une Ă©glise prophĂ©tique montrĂ©alaise. Ce jour-lĂ , un super homme dit de Dieu venait du monde anglophone pour rafraĂźchir notre foi de ce feu Ă©tranger. Vous connaissez bien le complexe d’infĂ©rioritĂ© que les francophones nourrissent vis-Ă -vis du monde anglophone
 Fire! Fire! Fiiiiiiire!!!!! Nous Ă©tions en Ă©moi dans cette Ă©glise d’expression africaine. J’étais lĂ , sortant d’une rupture amoureuse et fragilisĂ©e du regard. En gros, j’étais venue trouver du rĂ©confort. D’un coup, le prophĂšte invitĂ© vient tomber sur moi avec sa lourde main. Je vois subitement des gens derriĂšre moi, je ne tombe pas, je rĂ©siste. Mais lui, il appuie encore et me demande de laisser le Saint-Esprit me faire tomber. Je me suis laissĂ©e tomber finalement par obĂ©issance Ă  son ’Cet-Esprit’’. Puis il dit Toi, tu vas bientĂŽt mourir! Il faut venir me voir dans le bureau du pasteur Ă  la fin du culte! » Pendant le culte, il sortit des enveloppes et dit ’Je cherche des hommes et des femmes pour bĂ©nir Dieu avec chacun 1000 dollars de don et je prierai spĂ©cialement pour eux pour qu’une grĂące spĂ©ciale tombe sur ces enveloppes spĂ©ciales.’’ Quelques-uns se sont dĂ©signĂ©s. À la fin d’un culte de feu, aprĂšs m’ĂȘtre alignĂ©e dans la file d’attente, je suis allĂ©e dans le bureau du pasteur. Ils y Ă©taient, le pasteur habituel et le prophĂšte invitĂ© tel un professeur et un apprenant. Ce dernier n’a pas usĂ© de gant, il a sorti ’ Bon, je vois ici que tu vas mourir’’. Puis, je l’ai regardĂ©, l’air hĂ©bĂ©tĂ© car, je sortais d’un malheur; ma mĂšre agonisait et j’étais perdue. La bouche semi-ouverte, je lui ai lancĂ© un innocent Ah bon ? » ! AprĂšs quelques secondes d’observation de mon dĂ©sarroi, l’Ɠil plein de satisfaction, sourire narquois au coin des lĂšvres, le prophĂšte me dit ’ Mais je peux t’arranger ça si tu donnes 500 dollars.’’ J’ai rĂ©pondu que Dieu savait que je n’avais pas cette somme dans mon compte. À ce moment, mon pasteur habituel m’a fait de trĂšs grands yeux, manifestant son mĂ©contentement. Il voulait juste que j’obĂ©isse Ă  tout prix pour le coup/coĂ»t
oh mon cou! C’était un grand homme de Dieu qu’il ne fallait pas contredire. Il fallait juste obĂ©ir et m’endetter. Le prophĂšte reprit la parole en disant ceci ’ Bon, si tu n’as pas 500 dollars, donne mĂȘme 250 dollars’’. A ce moment, j’ai pleurĂ© car je n’avais pas cette somme et mon pasteur me faisait les gros yeux, alors mĂȘme que son invitĂ© me parlait fort, me blĂąmait en disant ’’ Why are you crying?’’, comme si c’était de ma faute si je n’avais pas cette somme. Partant de lĂ , j’ai utilisĂ© ma carte de crĂ©dit pour payer avec 19% de taux d’intĂ©rĂȘt les 250 dollars. Mais je n’y suis plus jamais retournĂ©e. Cela m’attriste de voir comment les hommes de Dieu abusent de la vulnĂ©rabilitĂ© de certaines personnes dĂ©jĂ  si mal. Des scandales environnent l’église qui se comporte aujourd’hui, de par ses servants, comme une prostituĂ©e qui monnaye ses faveurs. Les serviteurs de Dieu se muent en proxĂ©nĂštes
 À l’heure oĂč je vous Ă©cris, un prophĂšte m’a affublĂ© d’un mari via zoom. Il a eu la rĂ©vĂ©lation que c’était lui l’homme de ma vie, alors mĂȘme que ce n’est pas une prioritĂ© pour moi. Quand j’ai boudĂ© un peu, il m’a quasiment maudite que si je veux rĂ©ussir dans ma vie, je dois lui obĂ©ir. Le frĂšre qu’il a envoyĂ© vers moi est un sans-papiers en France, qui est dans une dĂ©tresse financiĂšre incroyable. J’ai fui ! Et je rĂ©ussis trĂšs bien ma vie sans lui! Ce qui me permet aujourd’hui de tenir tĂȘte Ă  tout ce monde sans perdre la foi, c’est que j’ai dĂ©cidĂ© de faire comme Martin Luther, le pĂšre du protestantisme. Lui s’était enfermĂ© pour lire la Bible. Luther Ă©tait en rĂ©action contre les indulgences qui Ă©taient censĂ©es racheter le pardon des pĂ©chĂ©s. Aujourd’hui, on sait tous que c’était pour financer la construction de la grande basilique de Rome. De mon cĂŽtĂ©, je lis rĂ©guliĂšrement ma bible, et c’est Ă  la froide raison que je me ris de toutes leurs malĂ©dictions. L’amour du sensationnel est un piĂšge pour tout ĂȘtre Ă©motif et dĂ©sespĂ©rĂ©. Le langage corporel bien souvent trahit votre Ă©tat psychologique. ArrĂȘtez vraiment d’aller tout confier aux hommes, femmes de Dieu car, ce sont des hommes et des femmes comme nous. Plusieurs fois dans la Bible, il est mentionnĂ© ’ Malheur Ă  celui qui se confie en l’homme’’ ou encore ’ Malheur Ă  celui qui se confie aux grands’’. L’église, de nos jours, est une entreprise qui monnaye ses services, comme les ngangas. Plus vous donnez, plus vous ĂȘtes bĂ©nies mais, rassurez-vous, ce n’est surtout pas la voie du salut. J’en veux pour preuve les familles dĂ©pouillĂ©es, les femmes gabonaises qui se sont retrouvĂ©es abandonnĂ©es aprĂšs avoir Ă©tĂ© lourdement utilisĂ©es pour favoriser l’ascension d’un homme de Dieu. Aujourd’hui, les personnes qui se font avoir par les hommes dits de Dieu, sont des personnes qui pĂ©rissent par ignorance de la Bible ou plutĂŽt par paresse de la lecture. Continuez ainsi, vous serez toujours les marionnettes de ceux qui la lisent pour vous. Labienheureuse du Terroir Citoyenne gabonaise Nicolas-SĂ©bastien Adam - 1762 , Paris, musĂ©e du Louvre John William Waterhouse, Psyche opening the golden box », 1903 Le Mythe de PromĂ©thĂ©e IntroductionLe mythe de PromĂ©thĂ©e a traversĂ© les Ă©poques et de nombreuses interprĂ©tations et versions se sont constituĂ©es. En effet, ce mythe est liĂ© Ă  de nombreuses traditions qui proviennent de diverses Ă©poques et de nombreux auteurs, ce qui peut rendre le mythe assez confus et parfois mĂȘme rĂ©cit n’est pas mentionnĂ© chez HomĂšre, mais est clairement expliquĂ© dans la ThĂ©ogonie d’HĂ©siode, qui sera le premier des poĂštes grecs Ă  raconter le mythe de PromĂ©thĂ©e. Nous mentionnerons nĂ©anmoins d’autres versions de ce mythe au cours de notre mythe de PromĂ©thĂ©e est associĂ© Ă  celui de la crĂ©ation de l’homme, de sa condition, ainsi qu’à l’apparition de la culture. Ainsi, il est souvent considĂ©rĂ© comme l’ami de l’homme. Son nom, Prometheus » en grec, signifie celui qui pense avant ». Ce don de prĂ©diction lui a permis d’esquiver bien des problĂšmes, notamment lors de la Titanomachie oĂč il se rangera aux cĂŽtĂ©s de Zeus. Il est aussi intĂ©ressant de voir que ce mythe Ă  beaucoup de points communs avec la mythe de PromĂ©thĂ©e et la condition humaineSelon HĂ©siode, PromĂ©thĂ©e est le fils du Titan Japet et de la Nymphe ClymĂ©nĂ©. Eschyle, auteur grec nĂ© aux environs de 526 av. associe une diffĂ©rente parentĂ© Ă  PromĂ©thĂ©e et Ă©crit que sa mĂšre serait la titanide ThĂ©mis. Il serait le cousin de Zeus et ferait donc partie de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration des Diel, dans son livre, Le symbolisme dans la mythologie grecque, annonce Le crĂ©ateur PromĂ©thĂ©e n’est pas une divinitĂ©, il est un Titan. Comme tel, il symbolise la rĂ©volte contre l’esprit Zeus »[1]. PromĂ©thĂ©e serait donc destinĂ© » Ă  s’opposer Ă  Zeus, le dieu ultime de la crĂ©ation, comme nous le verrons dans la suite du rĂ©cit et de l’ a trois frĂšres. Le premier, Atlas, est condamnĂ© Ă  porter le monde sur ses Ă©paules comme nous le dĂ©crit HĂ©rodote. MĂ©noetios, surnommĂ© l’insolent » est foudroyĂ© par Zeus et envoyĂ© dans le Tartare et EpimĂ©thĂ©e, en grec Epimetheus », qui signifie celui qui rĂ©flĂ©chit aprĂšs ». Il est Ă©galement surnommĂ© le maladroit », car il sera Ă  l’origine du malheur des hommes. EpimĂ©thĂ©e est considĂ©rĂ© comme l’opposĂ© de attribue aussi Ă  PromĂ©thĂ©e un fils, nommĂ© Deucalion, comparable Ă  MoĂŻse dans la Bible, car il sauve l’espĂšce humaine du dĂ©luge provoquĂ© par Zeus qui aurait voulu faire disparaĂźtre la race de bronze »[2].[1] Page 287[2] Ibid. 7,2. a La premiĂšre fauteSelon HĂ©siode, le mythe de PromĂ©thĂ©e commence lorsqu’il est appelĂ© pour ĂȘtre l’arbitre d’un conflit, entre les hommes et les dieux, qui se dĂ©roule Ă  MĂ©cĂŽnĂ© MĂ©cĂŽnĂ© serait l’ancien nom de la ville de Sycione Ă  propos du sacrifice d’un taureau, car personne n’arrive Ă  se mettre d’accord sur la part consacrĂ©e aux dieux et celle qui revient aux hommes. Il est Ă  noter que selon d’autres versions, PromĂ©thĂ©e est conviĂ© Ă  un repas entre les hommes et les dieux et c’est au court de ce repas, que PromĂ©thĂ©e dĂ©coupe en deux parties, un bƓuf. PromĂ©thĂ©e commet alors sa premiĂšre faute. Voulant tromper Zeus, il dĂ©coupe un bƓuf en deux parties. Dans la premiĂšre partie, il cache sous la graisse blanche, c’est-Ă -dire la partie la plus allĂ©chante, des os, qui sont la moins bonne part de l’animal. Dans la seconde part, il cache la bonne viande, sous une couche d’entrailles et de chair non comestible En ce jour-lĂ  PromĂ©thĂ©e avait, d’un cƓur empressĂ©, partagĂ© un bƓuf Ă©norme, qu’il avait placĂ© devant tous. Il cherchait Ă  tromper la pensĂ©e de Zeus pour l’une des deux parties, il avait mis sous la peau chair et entrailles lourdes de graisse, puis recouvert le tout du ventre du bƓuf ; pour l’autre, il avait, par une ruse perfide, disposĂ© en un tas les os nus de la bĂȘte, puis recouvert le tout de graisse blanche. »[1].Selon HĂ©siode, Zeus comprend le subterfuge, mais pour pouvoir mieux punir PromĂ©thĂ©e de son audace, il dĂ©cide de choisir la mauvaise part, c’est-Ă -dire la part cachant les os 
et Zeus comprit la ruse et sut la reconnaĂźtre. Mais dĂ©jĂ , dans son cƓur, il mĂ©ditait la ruine des mortels, tout comme en fait il devait l’achever. De ses deux mains il souleva la graisse blanche, et la colĂšre emplit son Ăąme, tandis que la bile montait Ă  son cƓur, Ă  la vue des os nus de la bĂȘte, trahissant la ruse perfide. »[2].AprĂšs avoir enlevĂ© la graisse blanche et dĂ©couvert les os, Zeus entre dans une colĂšre noire et retire le feu aux hommes. Ici, le sacrifice symbolise la sĂ©paration entre les hommes et les dieux, car ils mangent des choses diffĂ©rentes. À la base, PromĂ©thĂ©e veut tromper les dieux, mais c’est finalement lui qu’il condamne et particuliĂšrement les hommes. En choisissant les os et en donnant la viande aux hommes, Zeus positionne les ĂȘtres humains de maniĂšre infĂ©rieure. En effet, la chair du bƓuf reprĂ©sente la partie Ă©phĂ©mĂšre de l’animal, soit la mortalitĂ© tandis que les os reprĂ©sentent, par leur duretĂ©, l’immortalitĂ©. Face aux dieux immortels, les hommes donc sont eux, passage explique clairement pourquoi les os et la graisse de l’animal sont donnĂ©s aux dieux, tandis que les ĂȘtres humains mangent la viande Et aussi est-ce bien sic pourquoi, sur la terre, les fils des hommes brĂ»lent aux Immortels les os nus des victimes sur les autels odorants. »[3]. Ce mythe explique aussi le but des sacrifices. Il s’agit d’un moyen de communication entre les hommes et les dieux, mĂȘme si au dĂ©part, ils n’étaient pas sĂ©parĂ©s. Le mythe de PromĂ©thĂ©e explique comment s’est produite cette sĂ©paration et pourquoi les hommes ne peuvent communiquer avec les dieux qu’à travers le sacrifice, en faisant passer un ĂȘtre du monde profane, au monde la version d’Apollodore, PromĂ©thĂ©e s’ennuie et dĂ©cide avec AthĂ©na de crĂ©er l’homme avec de l’argile et de l’eau et d’en rĂ©alisĂ© un ĂȘtre comparable aux dieux. AthĂ©na lui insuffle la vie et PromĂ©thĂ©e grĂące au feu, dĂ©robĂ© aux dieux, lui enseigne toutes les connaissances qui permettront un pas vers la civilisation. La culture commence Ă  prendre naissance, ainsi que l’apparition d’habitation, le travail de certains matĂ©riaux comme le mĂ©tal ou plus tard encore l’écriture. Pausanias, dans le livre X de sa Description de la GrĂšce, affirme que l'on pouvait encore voir, Ă  son Ă©poque, devant une chapelle de PanopĂ©e dĂ©diĂ©e Ă  PromĂ©thĂ©e, un peu de l'argile qui servit Ă  façonner le premier humain. »[4]. C’est donc grĂące Ă  ce feu que PromĂ©thĂ©e est considĂ©rĂ© comme le crĂ©ateur de l’homme Et PromĂ©thĂ©e, ayant façonnĂ© les hommes Ă  partir d'eau et de terre, leur donna aussi le feu, aprĂšs l'avoir cachĂ© Ă  l'insu de Zeus dans une fĂ©rule ».[5]Le feu est un Ă©lĂ©ment trĂšs important dans ce mythe. L’homme peut dĂ©sormais cuire la viande, qu’il ne peut pas consommer crue. A partir de ce moment, il se sĂ©pare des animaux et se civilise. Le feu symbolise, tout comme PromĂ©thĂ©e, l’intelligence. C'est aussi un Ă©lĂ©ment essentiel dans le cadre des sacrifices que l’on appelle communĂ©ment la cuisine sacrificielle », pour entrer en relation avec les dieux, car les aliments, plus particuliĂšrement la graisse et les os, sont cuits sur un autel, lors de la pratique rituelle.[1] HĂ©siode, La ThĂ©ogonie, l. 534-542[2] HĂ©siode, La ThĂ©ogonie, l. 550 – 556[3]HĂ©siode, La ThĂ©ogonie, l. 556 – 558[4] Apollodore, BibliothĂšque, I, 7, 1-2 a La seconde fautePromĂ©thĂ©e accomplit alors sa seconde faute il se rend secrĂštement, selon certains avec l’aide d’AthĂ©na, selon HĂ©siode seul, sur l’Olympe et dĂ©robe le feu aux dieux en le capturant au creux d’un roseau ou d’une tige de fenouil, pour le rendre aux hommes Mais le brave fils de Japet sut le tromper et dĂ©roba, au creux d’une fĂ©rule, l’éclatante lueur du feu infatigable ; et Zeus, qui gronde dans les nues, fut mordu profondĂ©ment au cƓur et s’irrita en son Ăąme, quand il vit briller au milieu des hommes l’éclatante lueur du feu. »[1].Dans son ouvrage La psychanalyse du feu, Gaston Bachelard explique que le feu est un Ă©lĂ©ment Ă  double tranchant, que l’on peut retrouver dans le mythe de PromĂ©thĂ©e. Le feu est un Ă©lĂ©ment positif quand il intervient dans le dĂ©but de la civilisation. Cependant, le feu est aussi un Ă©lĂ©ment destructeur. Ici, le feu est plutĂŽt reprĂ©sentĂ© sous sa forme nĂ©gative, car le feu volĂ© n’est plus un don de retrouvons un lien avec la Bible, car le feu est non seulement l’emblĂšme du diable les flammes de l’enfer », mais possĂšde aussi un attribut purificateur. Il lave, car il supprime.[1] HĂ©siode, La ThĂ©ogonie, l. 564 – 569 La crĂ©ation de Pandore et le rĂŽle de la premiĂšre femme Nous allons poursuivre l’histoire du mythe de PromĂ©thĂ©e en racontant la crĂ©ation de la figure de Pandore, la premiĂšre femme. AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© et commentĂ© le mythe, nous enchaĂźnerons avec une Ă©tude de diffĂ©rents auteurs sur ce personnage. De nombreuses interprĂ©tations se sont constituĂ©es Ă  travers les Ă©poques et nous en illustrerons quelques unes dans notre figure de Pandore est créée sur l’ordre de Zeus, comme un objet de vengeance contre les ĂȘtres humains. Mais en tant que femme, elle vient Ă©galement avec la mission essentielle de perpĂ©tuer le genre humain. 
il commande Ă  l’illustre HĂ©phaistos de tremper d’eau un peu de terre sans tarder, d’y mettre la voix et les forces d’un ĂȘtre humain et d’en former, Ă  l’image des dĂ©esses immortelles, un beau corps aimable de vierge 
 Aphrodite, d’or sur son front rĂ©pandra la grĂące, le douloureux dĂ©sir, les soucis qui brisent les membres, tandis qu’un esprit impudent, un cƓur artificieux seront, sur l’ordre de Zeus, mis en elle par HermĂšs. »[1]. Pandore est créée dans le but d’une vengeance. Sa crĂ©ation est un paradoxe, car d’une part, elle existe dans le but d’apporter les malheurs et la souffrance, mais elle est en mĂȘme temps la seule capable de perpĂ©tuer l’humanitĂ© de part son rĂŽle de femme et de mĂšre. Elle est créée avec tous les attributs de la beautĂ© et de la sĂ©duction, mais en mĂȘme temps avec le visage de l’innocence qui lui donne le pouvoir d’aveugler l’homme sans qu’il n’ait aucune mĂ©fiance. Tous les mots pour la dĂ©crire insistent sur son apparence. Les termes tels que beau corps », colliers d’or » et beaux cheveux
en guirlande de fleurs printaniĂšres » contrastent avec les notions d’ impudent », de cƓur artificieux », de mensonges », et de trompeurs » qui caractĂ©rise un fond nĂ©faste. Pandore est vĂ©ritablement dĂ©crite comme un piĂšge. Sa beautĂ© attire et masque ses vices. Il y a donc un fort contraste entre la description intĂ©rieure et extĂ©rieure. Puis, hĂ©raut des dieux, il met en elle la parole et Ă  cette femme il donne le nom de Pandore, parce que ce sont tous les habitants de l’Olympe qui, avec ce prĂ©sent, font prĂ©sent du malheur aux hommes qui mangent le pain. »[2]. La figure de Pandore est donc soumise Ă  une destinĂ©e du mal puisque c’est inscrit dans sa nature, par la volontĂ© de Zeus. EpimĂ©thĂ©e ne songe point Ă  ce que lui a dit PromĂ©thĂ©e que jamais il n’accepte un prĂ©sent de Zeus Olympien »[3]. Il est intĂ©ressant de relever que EpimĂ©thĂ©e » signifie pense aprĂšs », que PromĂ©thĂ©e » signifie pense avant » et de rappeler que Pandore » signifie don de tout », ce qui englobe Ă  la fois le bien et le mal. Nous constatons que l’étymologie des noms donne des indications sur le dĂ©roulement du mythe. La race humaine vivait auparavant sur la terre Ă  l’écart et Ă  l’abri des peines, de la dure fatigue, des maladies douloureuses, qui apportent le trĂ©pas aux hommes. Mais la femme, enlevant de ses mains le large couvercle de la jarre, les dispersa par le monde et prĂ©para aux hommes de tristes soucis. »[4]. Nous observons que Pandore est comme soumise Ă  des forces qu’elle ne peut maĂźtriser et elle doit ouvrir cette boĂźte. Elle est dĂ©crite comme une femme Ă  la fois d’instinct qui ne peut maĂźtriser ses pulsions, mais en mĂȘme temps, c’est comme si elle Ă©tait soumise Ă  une force beaucoup plus puissante qui est le poids de sa destinĂ©e. Elle est donc soumise Ă  une double contrainte, l’une interne et l’autre externe. On retrouvera le mythe de Pandore dans le rĂ©cit d’Adam et Eve sur lequel nous reviendrons dans la suite de notre notion de destinĂ©e joue un rĂŽle majeur dans ce rĂ©cit Seul, l’Espoir restait lĂ , Ă  l’intĂ©rieur de son infrangible prison, sans passer les lĂšvres de la jarre
 »[5]. En refermant le couvercle trop vite, elle laisse l’espoir emprisonnĂ© dans la jarre. Au premier abord, il semble ĂȘtre un remĂšde pour apaiser tous les maux dispersĂ©s dans la vie des hommes, car il symboliserait une chance de s’en sortir. Mais finalement, nous pouvons considĂ©rer cet espoir plutĂŽt comme quelque chose de nĂ©faste car il ne serait qu’un leurre supplĂ©mentaire. Il donnerait aux hommes l’illusion d’une Ă©chappatoire possible, alors que leur destin est irrĂ©vocable. D’ailleurs, cela est soulignĂ© par la volontĂ© de Zeus et la citation Son piĂšge ainsi creusĂ©, aux bords abrupts et sans issue. »[6]. En agissant ainsi, le geste de Pandore semble la rendre responsable d’une nouvelle souffrance, mais finalement il s’agit d’un geste crĂ©ateur, car il va obliger l’homme Ă  faire face Ă  son destin implacable en toute luciditĂ© et en toute conscience, sans la facilitĂ© d’une Ă©chappatoire possible qui serait l’espĂ©rance. La grandeur humaine serait sa capacitĂ© Ă  affronter cette destinĂ©e. Par son geste, Pandore nous a Ă©vitĂ© une vie univoque sinon sans efforts, tu travaillerais un jour, pour rĂ©colter de quoi vivre toute une annĂ©e sans rien faire »[7]. Il s’agirait d’un monde de facilitĂ© oĂč la notion de progrĂšs n’interviendrait pas puisque tout ne serait que bonheur, beautĂ© et harmonie. En amenant le mal, elle donne au monde sa consistance, sa dualitĂ©, car de mĂȘme que la lumiĂšre ne peut exister sans l’ombre, le bien ne peut exister sans le mal. L’homme a dĂ©sormais le choix et Ă  travers cela, il pourra faire la conquĂȘte de sa rĂ©cit biblique d’Adam et Eve reprend des Ă©lĂ©ments du mythe de Pandore. En effet, rappelons que selon ce rĂ©cit, Eve aurait mis fin Ă  la vie paradisiaque de par sa curiositĂ© qui l’entraĂźne Ă  cueillir et Ă  manger la pomme dĂ©fendue du Jardin d’Eden. Nous voyons ici que la curiositĂ© est prĂ©sentĂ©e sous un angle nĂ©gatif, puisqu’elle est assimilĂ©e Ă  une impulsion plus forte que la raison et sans soucis des consĂ©quences, alors que nous pouvons aussi voir la curiositĂ© sous un jour positif, si on la considĂšre comme une soif de connaissance. Nous voyons notamment que dans le domaine de la science, la curiositĂ© est prĂ©sentĂ©e sous un jour favorable et qu’elle devient un moteur de progrĂšs. Mais ici, la connaissance est liĂ©e au mal. En effet, en dĂ©sobĂ©issant Ă  la loi divine, par curiositĂ© et par orgueil, la race humaine s’éloigne des dieux et met fin Ă  sa vie paradisiaque. Avec l’irruption du mal, apparaĂźt la dualitĂ© sur Terre. DĂ©sormais, il n’existe plus seulement le Bien, le bonheur et l’harmonie, mais il y a l’apparition du Mal et de la souffrance. Ce mythe pose le problĂšme crucial pourquoi les dieux ont-ils permis l’existence du Mal sur Terre ? Cette souffrance et ce destin provoque la rĂ©volte de l’homme.[1] HESIODE, Les travaux et les jours, 42-106 trad. Mazon CUF, les Belles Lettres, Paris, 1996[2] La figure de Pandore sera reprise par plusieurs auteurs Ă  travers les Ă©poques et chaque fois avec un Ă©clairage Goethe, qui se situe Ă  la fin du 18e et au dĂ©but du 19e siĂšcle. Il propose une vision trĂšs diffĂ©rente de celle du mythe d’HĂ©siode. Selon lui, Pandore ne reprĂ©sente pas la source de tous les maux mais l’apparition d’un IdĂ©al. Dans l’ouvrage de Jacqueline Duchemin, il est dit que Pour Goethe 
 l’éternel fĂ©minin, loin d’ĂȘtre une source de perdition comme le veut la tradition chrĂ©tienne, est un principe essentiellement bienfaisant ; la Femme n’a pas Ă©tĂ© envoyĂ©e aux hommes pour leur perte, comme le contait le rĂ©cit d’HĂ©siode, mais pour leur salut. »[1]. Goethe met donc au premier plan son rĂŽle de mĂšre grĂące auquel elle va perpĂ©tuer l’ mythe reste toujours d’actualitĂ© puisque dans un article consacrĂ© au professeur universitaire François Rachline en octobre 2011, ce dernier nous donne un autre regard sur Eve – qui, nous le rappelons peut ĂȘtre associĂ©e Ă  Pandore – et affirme que Sans Eve et la pomme, l’ĂȘtre humain ne serait jamais entrĂ© dans la grande aventure de la connaissance ». Il condamne la vision traditionnelle qui fait d’elle la responsable de tous les malheurs sur Terre. Au contraire, il prĂ©sente sa curiositĂ© comme le moyen pour l’homme de sortir de son ignorance. Elle permet Ă  l’humanitĂ© de d’aprĂšs l’auteur Jean Rudhardt, HĂ©siode ne cherche pas Ă  raconter la crĂ©ation de la premiĂšre femme, car la fĂ©minitĂ© existe dĂ©jĂ  chez les dĂ©esses et les animaux. Pandore servirait plutĂŽt Ă  faire entrer l’humanitĂ© dans un monde civilisĂ©. C’est elle qui marque le dĂ©but de la civilisation. Nous remarquons que l’auteur valorise son rĂŽle dans la sociĂ©tĂ©. Elle acquiert un statut, celui d’épouse. Pandore est Ă  la fois dĂ©crite comme faible et ne sachant rĂ©sister Ă  ses pulsions, mais aussi comme une Ă©pouse qui assure l’économie domestique. Elle est prĂ©sentĂ©e Ă  la fois comme un bien fait et un flĂ©au et incarne donc la dualitĂ©. De plus, grĂące Ă  elle le bien et le mal s’équilibrent.[1] Le chĂątiment de PromĂ©thĂ©e et sa dĂ©livrancePour avoir donnĂ© le feu aux hommes, PromĂ©thĂ©e est condamnĂ© Ă  ĂȘtre enchaĂźnĂ© au sommet du Mont Caucase HĂ©siode mentionne une simple colonne. Selon Apollodore et Eschyle, c’est HĂ©phaĂŻstos, dieu forgeron et du feu, lui-mĂȘme qui l’enchaĂźne et selon HĂ©siode, il s’agit de Zeus. Tous les jours, un aigle mange son foie qui se reforme durant la nuit. Le mythe de PromĂ©thĂ©e nous amĂšne Ă  penser que les Grecs anciens avaient dĂ©couvert que cet organe est l'un des rares Ă  se reconstituer naturellement en cas de blessure. Un jour, HĂ©raclĂšs libĂšre PromĂ©thĂ©e en tuant l’aigle d’une flĂšche VoilĂ  ce que tu as gagnĂ© en jouant le bienfaiteur des hommes. Dieu que n’effraie pas le courroux des dieux, tu as, en livrant leurs honneurs aux hommes, transgressĂ© le droit en rĂ©compense, tu vas sur ce rocher monter une garde douloureuse ... »[1]. Symboliquement parlant, HĂ©raclĂšs qui reprĂ©sente la force, sauve PromĂ©thĂ©e, l’ ne s’y oppose pas, car c’est son fils, HĂ©raclĂšs qui commet un nouvel exploit en libĂ©rant PromĂ©thĂ©e. Dans La ThĂ©ogonie, Zeus a jurĂ© sur le Styx, que PromĂ©thĂ©e sera enchaĂźnĂ© Ă  jamais sur le Mont Caucase. Le problĂšme est que les dieux qui ne tiennent pas leur promesse sont punis. Mais Zeus trouve une solution grĂące Ă  MĂ©tis l’intelligence Il oblige PromĂ©thĂ©e Ă  porter une bague faite avec une pierre qui provient du Caucase et un bout de sa chaĂźne. Symboliquement, PromĂ©thĂ©e est donc toujours liĂ© au Mont Caucase.[1] Eschyle, PromĂ©thĂ©e enchaĂźnĂ©, vers 28-31 D’aprĂšs les Ă©crits d’Apollodore, l’histoire continue. ParallĂšlement Ă  cela, le centaure Chiron souffre d’une blessure incurable que lui aurait faite HĂ©raclĂšs par erreur en le touchant au genou avec sa flĂšche alors qu’il chassait le sanglier d’Erymanthe. FlĂšche, qui rappelons-le Ă©tait trempĂ©e dans le sang de l’Hydre de Lerne et c’est pour cette raison que la blessure de Chiron est incurable. Malheureusement pour lui, Chiron est immortel. Il est donc condamnĂ© Ă  souffrir Ă©ternellement de cette blessure. Il dĂ©cide donc d’échanger son immortalitĂ© contre la mortalitĂ© de PromĂ©thĂ©e bien qu’il soit un Titan. Zeus accepte et c’est pour cela que PromĂ©thĂ©e est un Titan immortel. Pour le remercier de l’avoir libĂ©rĂ©, PromĂ©thĂ©e indique Ă  HĂ©raclĂšs oĂč se trouvent les pommes d’or du jardin des et la BibleIl est intĂ©ressant de rappeler que le mythe de PromĂ©thĂ©e ressemble beaucoup Ă  certains Ă©pisodes de la Bible, dans le monde ChrĂ©tien et/ou plus particuliĂšrement, au rĂ©cit biblique d’Adam et pĂšre de PromĂ©thĂ©e, Japet ressemble Ă©trangement au nom Japhet, un des fils de redescend du ciel avec le feu dĂ©robĂ©, tel JĂ©sus, sauvant l’ feu de l’Olympe Le feu cĂ©leste » reprĂ©senterait la connaissance divine ».L’épisode oĂč PromĂ©thĂ©e est enchaĂźnĂ© au somment du Mont Caucase ressemble Ă  celui oĂč JĂ©sus est peut aussi ĂȘtre comparable Ă  un ange, qui apporte la luciditĂ© aux ĂȘtres le rĂ©cit adamique, Pandore peut ĂȘtre identifiĂ© Ă  Eve qui touchera au fruit interdit, comme Pandore ouvrira la boĂźte et EpimĂ©thĂ©e Ă  fait que depuis l’évĂ©nement d’Adam et Eve, l’homme est vouĂ© Ă  s’opposer Ă  Dieu/aux mythe de PromĂ©thĂ©e est un mythe fondateur d’une grande importance, ce qui explique les nombreuses versions existantes. Il explique de quelle maniĂšre l’homme entre dans la civilisation. D’une part avec le feu qui va lui permettre de rĂ©aliser de grands progrĂšs et d’autre part avec la crĂ©ation de la femme en tant qu’épouse. GrĂące Ă  cela, l’homme s’éloigne de l’animalitĂ© et entre dans la culture, c’est-Ă -dire une sociĂ©tĂ© avec des rĂšgles et des lois et non plus rĂ©gie par l’instinct. Ce mythe explique Ă©galement la rivalitĂ© entre les dieux et les hommes. En effet, Ă  cause de sa dĂ©sobĂ©issance, l’homme va attirer la colĂšre des dieux et va ĂȘtre puni par l’intermĂ©diaire de mythe aurait Ă©tĂ© influencĂ© par les lĂ©gendes du Proche-Orient, mais c’est vĂ©ritablement les textes d’HĂ©siode et d’Eschyle qui permettent sa diffusion dans la GrĂšce ainsi qu’à travers les Ă©poques. Il sera repris dans la littĂ©rature, notamment par Goethe mais intĂ©ressera Ă©galement de nombreux autres auteurs. Le mythe de PromĂ©thĂ©e est 
l’un de ceux qui ont servi Ă  exprimer les incertitudes et les angoisses de l’esprit devant les problĂšmes insolubles de la vie et de la destinĂ©e, plus particuliĂšrement devant le problĂšme du mal
 »[2].[2] PromĂ©thĂ©e, Jacqueline Duchemin, Paris les Belles Lettres, 2000 BibliographieOuvrages et sites internet utilisĂ©s pour le mythe de PromĂ©thĂ©e APOLLODORUS, BibliothĂšque, traduction et commentaires de Jean-Claude CARRIERE et Bertrand MASSONIE, Paris, Les Belles Lettres, 1991Paul DIEL, Le symbolisme dans la mythologie grecque, Ă©d. Payot et Rivages, Paris, 2002HESIODE, ThĂ©ogonie, traduction et commentaires de Paul MAZON, Paris, Les Belles Lettres, 1996Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, Ă©d. Gallimard, Folio Essais », PromĂ©thĂ©e enchaĂźnĂ©1. * page 1 et 23. 2 3 PromĂ©thĂ©e apportant le feu aux hommes, Heinrich FĂŒger, 1817, 221X156 cm,Liechtenstein Museum, 4 Jules Joseph Lefebvre, Pandore, 1882Image 5 John William Waterhouse, Pandore, 6 Theodoor Rombouts, PromĂ©thĂ©e, MusĂ©es royaux des Beaux-Arts de BelgiqueImage 7 Tableau de Christian GRIEPENKERL, HeraclĂšs sauve et article utilisĂ©s pour la figure de Pandore VĂ©ronique CHÂTEL et Jean-Christophe AESCHLIMANN, Adam, la pomme, Eve et nous, CoopĂ©ration numĂ©ro 42, 18 octobre 2011Jacqueline DUCHEMIN, PromĂ©thĂ©e, histoire du mythe, de ses origines orientales Ă  ses incarnations modernes, Paris, 2000Edith HAMILTON, La mythologie, coll. Marabout universitĂ©, Ă©dition marabout, Verviers, 1978HESIODE, Les travaux et les jours, 42-106 trad. MAZON CUF, Les Belles Lettres, Paris, 1996Guus HOUTZAGER, L’univers de la mythologie grecque, trad. Jean-Louis HOUDEBINE, Ă©ditions GrĂŒnd, Paris, 2004Jean RUDHARDT, Les dieux, le fĂ©minin, le pouvoir, Labor et Fides, GenĂšve, 2006 Peut-on encore lire ? LĂ©on Bloy Pour le deuxiĂšme volet de notre sĂ©rie consacrĂ©e Ă  ces figures au ban de la littĂ©rature, Zone Critique s’interroge sur le destin de LĂ©on Bloy, Ă©crivain monarchiste et catholique de la fin du XIXe siĂšcle. Sa verve de prĂ©dicateur a-t-elle vieilli ? Son talent d’orateur est-il surannĂ© ? Bref, peut-on encore lire LĂ©on Bloy ? Notre contributeur, ClĂ©ment Guarneri, propose une lecture assez osĂ©e de Bloy qui incite Ă  voir dans ce personnage hors-norme, un poĂšte pascalien. Ses Ɠuvres seraient donc un viatique indispensable pour traverser notre Ă©poque tourmentĂ©e. Si on me prouvait que la vĂ©ritĂ© est en dehors du Christ, je prĂ©fĂšrerais rester dans l’erreur avec le Christ que dans la vĂ©ritĂ© en dehors de Lui ». FĂ©dor MikhaĂŻlovitch DostoĂŻevski. Je veux aujourd’hui vous entretenir d’un grand Ă©crivain catholique, dont les Ɠuvres sont rĂ©guliĂšrement rééditĂ©es depuis une dizaine d’annĂ©es, j’ai nommĂ© LĂ©on Bloy. Pourtant, je ne doute pas qu’en ces temps de matĂ©rialisme dĂ©vot et d’irrĂ©vĂ©rence pour tout ce qui a trait au christianisme et au catholicisme, la figure du Mendiant Ingrat passe pour inactuelle, voire profondĂ©ment rĂ©trograde, aux vues de l’ardeur de ce fol en christ » pour qui seule la Gloire de Dieu comptait, et dont l’Ɠuvre fut le tĂ©moignage retentissant. Mais il en va Ă  vrai dire pour l’Ɠuvre de LĂ©on Bloy comme il en va pour toute Ɠuvre enracinĂ©e dans l’occident chrĂ©tien, une mĂ©fiance de plus en plus accrue, une lecture de plus en plus partielle, et un regain d’intĂ©rĂȘt tout relatif s’efforçant d’équarrir, de polir, toute aspĂ©ritĂ© de pensĂ©e. On loue ainsi l’imprĂ©cateur de gĂ©nie que fut le Vieux de la Montagne, en s’enthousiasmant de la verve, de la gouaille, de la truculence de son style ornĂ© de latinismes, d’archaĂŻsmes et d’argot, mais l’on Ă©vince le penseur, le tĂ©moin, le prophĂšte, au nom de son intolĂ©rance, de ses excĂšs et de ses violences
 Une telle manie, est le propre d’un siĂšcle piquĂ© d’asepsie qui voudrait expulser, au prĂ©texte d’un idĂ©al hygiĂ©niste, tout ce qui fait le sel de la terre la libertĂ©. Et aussi absurdement que cela puisse paraĂźtre, nous aurions consommĂ©, Ă  rebours de Saint Paul prĂȘchant que la lettre tue, l’esprit vivifie », l’équilibre, renversant l’avertissement du Saint ApĂŽtre en affirmant dĂ©sormais que l’esprit tue, la lettre seule vivifie ». Seulement, ce serait se mĂ©prendre que de lire ainsi LĂ©on Bloy, en sĂ©parant le fond de la forme, quand style et pensĂ©e sont indissociables. L’heure est donc venue de relire ce BlasphĂ©mateur par amour », Ă  l’aune de cette imbrication. LĂ©on Bloy, l’incendiaire LĂ©on, Marie, Joseph Bloy naquit le 11 juillet 1846, deux mois avant l’apparition de la Vierge Ă  la Salette en IsĂšre, Ă  Notre-Dame de Sanilhac en Dordogne, Ă  deux pas de PĂ©rigueux. Il fut le fils de Jean-Baptiste Bloy, fonctionnaire des Ponts et chaussĂ©es, franc-maçon admirateur des LumiĂšres, et de Anne-Marie Carreau, d’origine espagnole, fervente catholique dont Bloy dĂ©clarera plus tard qu’elle fut vĂ©ritablement, avec Jules Barbey d’Aurevilly, l’artisane de son retour au catholicisme en 1868. Durant cette premiĂšre jeunesse en province, Bloy ne fit montre d’aucune prĂ©disposition si ce n’est d’un talent prononcĂ© pour le dessin qui inquiĂ©ta l’idĂ©al bourgeois de son pĂšre. D’un tempĂ©rament taciturne, il fut aux dires de ses maĂźtres un piĂštre Ă©colier, et dut ĂȘtre retirĂ© de la classe de quatriĂšme, suite Ă  une altercation dans la cour de l’établissement, se retrouvant ainsi sous la direction de son pĂšre qui l’orientera aprĂšs une premiĂšre formation dĂ©cousue, vers l’architecture. L’écrivain reviendra d’ailleurs quelques annĂ©es plus tard, sur cette jeunesse, au chapitre X du DĂ©sespĂ©rĂ©, dans lequel il dĂ©crira tous les ressorts de cette enfance mĂ©lancolique. L’heure est donc venue de relire ce BlasphĂ©mateur par amour » Ce ne fut donc qu’à sa montĂ©e sur Paris, aprĂšs avoir rĂ©digĂ© une tragĂ©die de mauvais aloi, LucrĂšce, que LĂ©on Bloy s’arrima Ă  sa vocation d’écrivain, aprĂšs son Ă©chec Ă  l’école des Beaux-Arts et ses diverses incursions dans le salariat. Il frĂ©quenta alors les milieux du socialisme rĂ©volutionnaire, rĂ©digeant des articles dans l’esprit de Jules VallĂšs, se faisant communard d’avant la Commune », avant sa rencontre dĂ©cisive, en dĂ©cembre 1868, avec Jules Barbey d’Aurevilly, rue Rousselet, dont il devint par la suite le secrĂ©taire. Cette rencontre eut alors nombre de rĂ©percussions sur le jeune LĂ©on Bloy et signa le retour du fils prodigue Ă  la foi de sa mĂšre. En moins de deux ans, il fit, par une Ă©tude prodigieuse, ses humanitĂ©s, se nourrissant de la Vulgate de Saint JĂ©rĂŽme, de JuvĂ©nal, de CicĂ©ron, et des grands classiques français, notamment Pascal, tout en accordant une grande attention, sous l’influence de Barbey d’Aurevilly aux penseurs contre-rĂ©volutionnaires, tels que Joseph de Maistre, Louis de Bonald, Antoine Blanc de Saint-Bonnet avec qui il entretint une correspondance. LĂ©on Bloy nouait ainsi avec les milieux traditionnalistes français, quand la guerre franco-prussienne de 1870 vint l’arracher Ă  ses Ă©tudes et le mener sur le front de cette expĂ©rience, il livrera plus tard rĂ©cits et contes au Gil Blas, les faisant publier en un recueil Sueurs de Sang en 1893. Au retour de la guerre, LĂ©on Bloy, poursuivit sa formation intellectuelle auprĂšs de Barbey d’Aurevilly et fit la connaissance du fou », Ernest Hello, grand traducteur des mystiques telle AngĂšle de Foligno ou encore Ruysbroeck l’Admirable, et de l’abbĂ© Tardif de Moidrey, brillant prĂ©dicateur et talentueux exĂ©gĂšte vraisemblablement confesseur de Barbey d’Aurevilly nous lui devons une Introduction au livre de Ruth rééditĂ©e chez DesclĂ©e de Brouwer par Paul Claudel en 1938, par l’entremise duquel il dĂ©couvrira le pĂšlerinage de la Salette, dont il tirera deux ouvrages Celle qui pleure, Notre-Dame de la Salette publiĂ© en 1908 et Le Symbolisme de l’Apparition publiĂ© Ă  titre posthume en 1925, et une nouvelle mĂ©thode de lecture biblique qu’il nommera le symbolisme universel ». Ce fut aussi durant cette pĂ©riode de 1879 Ă  1882 qu’il Ă©prouva une ardente passion pour Anne-Marie RoulĂ©, auprĂšs de laquelle il vĂ©cut un amour mystique, extatique, durant lequel lui fut livrĂ© son cĂ©lĂšbre Secret ». Tous deux guettant, attendant, l’évĂ©nement terrible, apocalyptique annoncĂ© par Saint Joseph, auquel ils n’assisteront pourtant pas. Cela vaudra en 1882 l’internement d’Anne-Marie RoulĂ© Ă  l’hĂŽpital Saint-Anne Ă  Paris et Ă  LĂ©on Bloy le dĂ©sespoir d’un idĂ©al saccagĂ©. Commençait alors aprĂšs des annĂ©es de pauvretĂ©, une vie d’errance, de bohĂšme, faite de deuils et d’unions passagĂšres perte de sa maĂźtresse Berthe Dumont, naissance de son fils Maurice qu’il eĂ»t d’EugĂ©nie Pasdeloup, durant laquelle Bloy collaborera au Chat Noir, journal satirique de Rodolphe Salis, publiant des articles assassins sur les Ă©crivains de son temps rassemblĂ© dans un recueil de critiques les Propos d’un entrepreneur de dĂ©molitions en 1884 et Ă©laborant une Ă©tude historique providentialiste sur Christophe Colomb en qui il voit le Messager du Christ Le RĂ©vĂ©lateur du Globe, Christophe Colomb et sa bĂ©atification future, 1884. Proche de la bohĂšme parisienne, il rencontrera en 1884, l’écrivain Joris-Karl Huysmans qui venait de publier À Rebours et Auguste Villiers de l’Isle-Adam, cĂ©lĂšbre auteur de L’Ève future et des Contes cruels. Mais ce ne fut qu’en 1887, aprĂšs l’échec de son pamphlet hebdomadaire Le Pal, que Bloy accĂšdera, avec son premier roman autobiographique, Le DĂ©sespĂ©rĂ©, Ă  la reconnaissance d’un petit cercle, en dĂ©pit de l’insuccĂšs, signant par lĂ -mĂȘme une dĂ©claration de guerre au naturalisme en assurant le renouveau de la littĂ©rature catholique. NĂ©anmoins, sans le sou, LĂ©on Bloy poursuivait une vie de dĂ©brouille, d’écrivain prolĂ©taire, fidĂšle au Christ, vivant d’expĂ©dients et de mendicitĂ©. Il fallut attendre la rencontre de Johanne Molbech fille du poĂšte Christian Molbech, en 1889, dans le salon des CoppĂ©, qu’il Ă©pousera l’annĂ©e suivante Ă©poque de sa brouille avec Huysmans, pour que l’écrivain dispose enfin, Ă  dĂ©faut du confort, de la stabilitĂ© de la vie familiale malgrĂ© les dĂ©mĂ©nagements de taudis en taudis, de masure en masure. De cette union naquirent VĂ©ronique en avril 1891, AndrĂ© en 1894 qui dĂ©cĂšdera soudainement en 1895, Pierre en 1895 qui dĂ©cĂšdera l’annĂ©e mĂȘme de sa naissance, et enfin Madeleine en 1897. Cette union marquera le dĂ©but de l’Ɠuvre de la maturitĂ©, la pĂ©riode des grandes amitiĂ©s, et celle d’une crĂ©ation rĂ©guliĂšre dont son journal littĂ©raire et inĂ©dit nous retrace la genĂšse. Il publiera ainsi en 1892 Le Salut par les Juifs, essai poĂ©tique d’inspiration paulinienne retraçant le rĂŽle d’IsraĂ«l dans l’eschatologie1 chrĂ©tienne, en 1894 les Histoires dĂ©sobligeantes, contes cruels d’une ironie fĂ©roce avant l’annĂ©e 1895 surnommĂ©e par Bloy L’annĂ©e terrible », en raison de la perte de ses deux fils et de la maladie de sa femme ; ce sera d’ailleurs dans ce douloureux contexte qu’il terminera La Femme Pauvre, entreprise dĂšs 1887, et parue en 1897. Viendront ensuite le journal littĂ©raire dont le fameux volume Le Mendiant Ingrat, Ă©ditĂ© en 1898, vĂ©ritable reliquat de la vie de l’auteur et mythe littĂ©raire, avant la rencontre de son Ă©diteur Alfred Valette qui l’associera Ă  l’aventure du Mercure de France, assurant ainsi des revenus stables au PĂšlerin de l’Absolu, lui permettant alors de publier Le Fils de Louis XVI en 1900, L’exĂ©gĂšse des lieux communs 1903, 1908, les autres volumes du journal littĂ©raire, et enfin Le Sang du Pauvre en 1909 ouvrage toutefois publiĂ© chez l’éditeur Juven, L’Âme de NapolĂ©on en 1912 ou encore les MĂ©ditations d’un solitaire en 1916 publiĂ©es en 1917, annĂ©e de la mort de LĂ©on Bloy, Ă  Bourg-La-Reine oĂč il fut enterrĂ©. La recherche de l’absolu Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le Diable » Ă©crivit LĂ©on Bloy. Cette citation, fraĂźchement remise au goĂ»t du jour par le Pape François, le jour de son accession au trĂŽne de Pierre, est Ă©minemment rĂ©vĂ©latrice de la pensĂ©e du poĂšte et constitue l’épine dorsale de son itinĂ©raire spirituel. Il fut, Ă  la suite de Baudelaire, et avant des Ă©crivains comme Georges Bernanos, Louis-Ferdinand CĂ©line, ou encore Jean-Pierre Martinet, l’un de nos auteurs qui interrogea le scandale du Mal avec le plus d’à-propos, d’acuitĂ© et de justesse, ne cessant d’intimer que le dĂ©sespoir, le fatalisme, la haine du beau, le matĂ©rialisme, sont devenus les ressorts de la machinerie diabolique et les expĂ©dients par lesquels Satan agit sur nos vies en annihilant notre enthousiasme. Ce mot de Satan, de malin, que les prĂȘtres mĂȘme craignent parfois d’évoquer, de peur du ridicule, est bien loin de ce diablotin affublĂ© d’une queue et d’un trident, il est au contraire ce dĂ©sespoir », cet IrrĂ©vocable dont parlait justement Baudelaire, celui qui divise et corrompt l’ñme pour l’éloigner de Dieu, par le simulacre, l’idolĂątrie, le pĂ©chĂ©, l’orgueil, la haine et l’envie ; cet instrument de discorde flattant notre vanitĂ©. Ainsi, non loin d’interroger une notion creuse, Bloy nous invite-t-il Ă  scruter nos Ăąmes pour en extraire sa noblesse et sa munificence, dans la voie du dĂ©pouillement et de la mĂ©ditation, par une ascension sans cesse accrue dans l’Amour de Dieu, fondĂ©e sur l’imitation du Christ. Mais cette recherche de l’Absolu dont tĂ©moigne l’Ɠuvre de LĂ©on Bloy, trouve tout particuliĂšrement Ă©cho dans son Ɠuvre romanesque et dans ces deux romans que sont Le DĂ©sespĂ©rĂ© et La Femme Pauvre, vĂ©ritables chefs-d’Ɠuvre de mystique, narrant la lutte de CaĂŻn Marchenoir, Ă©crivain-journaliste vomi par le tout Paris littĂ©raire, puis celle de Clotilde MarĂ©chal, une pauvresse aux traits de sainte, contre la mĂ©diocritĂ© du temps prĂ©sent, la bassesse et les mesquineries de l’ñme humaine, dĂ©busquant ici ou lĂ , les mensonges et les Ă©cueils d’une sociĂ©tĂ© pour qui l’esprit de lucre seul fait loi et dans laquelle l’hĂ©roĂŻsme chrĂ©tien n’est plus qu’un martyr tout anachronique faisant la joie des profanateurs et des hypocrites. LĂ©on Bloy ne manquant pas de conspuer, dans la lignĂ©e des prophĂštes par le ton, et d’un Balzac par l’analyse des milieux, la bigoterie des catholiques, l’ignominie du journalisme, l’égoĂŻsme bourgeois, la vilĂ©nie des mauvais pauvres », au point de porter sa prose jusqu’au blasphĂšme envers ce Dieu qui a promis et qui ne vient pas, comme pour le forcer Ă  sortir du silence. Livres de la rĂ©volte, manifestes contre l’esprit retors des sociĂ©tĂ©s modernes, odes Ă  la pauvretĂ© chrĂ©tienne, Le DĂ©sespĂ©rĂ© et La Femme Pauvre forment donc, Ă  dĂ©faut de vies de saints, deux rĂ©cits de vies exemplaires, contant l’ascension de deux Ăąmes Ă©perdument amoureuses, vers l’unitĂ© et la plĂ©nitude de Dieu. Enfin, si Le DĂ©sespĂ©rĂ© se clĂŽt certes sur l’échec de Marchenoir et l’apparente absence de Dieu, La Femme Pauvre se clĂŽture quant Ă  elle sur l’image d’une bĂ©atitude que l’humilitĂ© voudrait prĂ©senter comme inachevĂ©e, voire inaccessible, et dont Clotilde MarĂ©chal nous prĂ©sente la Joie en s’adressant Ă  un prĂȘtre qui la plaint de sa misĂšre On n’entre pas au Paradis demain, ni aprĂšs-demain, ni dans dix ans, on y entre aujourd’hui, quand on est pauvre et crucifiĂ© ». Car au-delĂ  des heurts et des tragĂ©dies, LĂ©on Bloy parvient Ă  nous communiquer, dans des pages sublimes, la quintessence d’une vie spirituelle, en nous ramenant dans le temps de l’ñme, loin, trĂšs loin du temps matĂ©riel, par de multiples Ă©piphanies2, dans lesquels son talent d’enlumineur rappelle les plus belles visions des mystiques. Et Ă  Bloy d’ériger, dans un style inimitable, deux fresques littĂ©raires, deux paraboles bibliques », deux rĂ©cits allĂ©goriques, rejouant, réécrivant, au sein de la modernitĂ©, le drame thĂ©ologique de la Sainte TrinitĂ©, l’histoire du Salut. Le DĂ©sespĂ©rĂ© devient alors le rĂ©cit figurĂ© de la passion du Christ, contant le sacrifice de CaĂŻn Marchenoir sur l’autel du journalisme, aprĂšs l’échec d’un amour mystique avec VĂ©ronique Cheminot, figure de l’Amour et de l’Esprit-Saint, faute de sa folie ; autrement dit, Le DĂ©sespĂ©rĂ©, prenant acte de la modernitĂ© et de l’apparente faillite de la RĂ©demption », nous Ă©voque la scandaleuse impossibilitĂ© des noces du Christ et de son Église annoncĂ©es dans l’Apocalypse de Jean. Tandis que La Femme Pauvre, s’efforcera d’outrepasser cette aporie, en rejouant le drame des Écritures, Ă  travers le destin de LĂ©opold et de Clotilde MarĂ©chal, afin d’annoncer, la venue du Paraclet ; la Vierge de l’Apocalypse terrassant l’étoile du soir, le Christ en Gloire Ă©pousant enfin, Ă  l’heure du Jugement Dernier, son Église. Bloy possĂšde une langue inimitable, en clair-obscur, qui oscille entre tĂ©nĂšbres et lumiĂšre Ces paraboles, LĂ©on Bloy nous les Ă©voque dans une langue inimitable, en clair-obscur, par une oscillation constante des tĂ©nĂšbres Ă  la lumiĂšre, Ă  la maniĂšre des peintres mĂ©diĂ©vaux, rameutant la lumiĂšre au centre mĂȘme de l’enfer parisien, par l’irradiation exalumineuse3 de ses personnages et de ses mots. Le poĂšte cherchant, dans l’enflure du langage, des mĂ©taphores et des sons, par association d’idĂ©es et correspondances, ce qui le mĂšnera toujours un peu plus au seuil du MystĂšre, aux portes de la contemplation bĂ©atifique, Ă  la connaissance de Dieu. LĂ©on Bloy, prophĂšte de l’Esprit-Saint ParallĂšlement Ă  son Ɠuvre de conteur et de romancier, LĂ©on Bloy Ă©crivit d’importantes Ă©tudes historiques, ainsi que des essais poĂ©tiques, qui retracent son attente de la Parousie4 du Christ et ses spĂ©culations sur le rĂŽle de la troisiĂšme Personne Divine l’Esprit Saint. L’écrivain Ă©laborant une relecture biblique symbolique et allĂ©gorique, tentant d’isoler les desseins de Dieu et le rĂŽle de chaque homme dans le plan divin, en le rattachant Ă  l’histoire universelle du salut, selon le dogme de la Communion des Saints5 et la doctrine du corps mystique. Ainsi, tout homme serait surnaturellement un membre de JĂ©sus-Christ et rejouerait, par sa douleur, la Passion du Seigneur, jusqu’au consummatum est, Ɠuvrant par lĂ -mĂȘme, au salut de l’HumanitĂ©. Le fond de ma pensĂ©e est que dans ce monde en chute, toute joie Ă©clate dans l’ordre naturel et toute douleur dans l’ordre divin. En attendant les assises de Josaphat, en attendant que tout se consomme, l’exilĂ© du Paradis ne peut prĂ©tendre qu’au seul bonheur de souffrir pour Dieu. On retrouve lĂ , le sublime souffrir ou mourir » de Sainte ThĂ©rĂšse d’Avila, et l’insĂ©parable articulation de l’Histoire et du MystĂšre, qui nous invite Ă  aller au-delĂ  du visible, Ă  interroger les apparences, en vertu de la formule de Saint Paul, nous voyons comme dans un miroir aux Ă©nigmes ». Le poĂšte, dans une vision prophĂ©tique, dĂ©peignant avec pittoresque, un avenir apocalyptique confinant Ă  l’indicible et Ă  l’ineffable, en rattachant les faits et les hommes aux vues de la Providence. Ainsi, LĂ©on Bloy vit dans le destin de Christophe Colomb, de Marie-Antoinette, de NapolĂ©on, du fils de Louis XVI, des empereurs de Byzance et de Jeanne d’Arc, les instruments de Dieu, les figures annonciatrices de cet Autre » qui doit venir, la face de Dieu dans les TĂ©nĂšbres » de ce paraclet-Esprit Saint qui couronnera l’histoire de l’humanitĂ© Ă  l’heure du Jugement Dernier. La pitance de l’ñme Nous sommes tous des misĂ©rables et des dĂ©vastĂ©s, mais peu d’hommes sont capables de regarder leur abĂźme » s’écrie Marchenoir dans La Femme Pauvre, sur un ton tout pascalien. Aussi, le temps est-il peut-ĂȘtre venu de s’abreuver de nouveau aux mamelles de l’Art, de la pensĂ©e, de l’ñme, par la lecture de cette Ɠuvre qui mieux qu’aucune autre, Ă  la fin du dix-neuviĂšme siĂšcle, avait perçu l’impasse de la modernitĂ©. Cette impasse, nous la connaissons, nous la frĂ©quentons, elle rĂ©side tout entiĂšre dans la haine du Pauvre, dans le primat de la technique, dans l’aliĂ©nation Ă  la matiĂšre. Ainsi, lire, relire LĂ©on Bloy, n’est peut-ĂȘtre qu’une autre façon de s’extraire de ces temps sans grandeur qui font peu avec beaucoup, quand on faisait autrefois beaucoup avec peu
 Le Mendiant Ingrat nous invitant par son ardeur, sa naĂŻvetĂ©, ses coups de gueule, sa rĂ©volte, son Amour, Ă  outrepasser le fatalisme d’une Ăšre qui voudrait nous arracher notre pitance. Ainsi, revenir Ă  cette Ɠuvre qui a tout, aujourd’hui, d’un exorcisme spirituel, c’est affronter le mal du temps ; LĂ©on Bloy, substituant Ă  l’amertume des viatiques sans consistance, le froment de l’ñme l’ENTHOUSIASME, ce Dieu qui est nous. 1 Le terme d’ eschatologie » vient du vocabulaire thĂ©ologique, il dĂ©signe la doctrine des choses qui doivent advenir Ă  la fin du monde, c’est autrement dit le discours sur la consommation des siĂšcles. 2 Chez les chrĂ©tiens, le terme Ă©piphanie » dĂ©signe la fĂȘte de la manifestation de JĂ©sus aux Gentils. Par extension, il peut dĂ©signer un moment de contemplation en rĂ©fĂ©rence Ă  la RĂ©vĂ©lation. 3 Exalumineux, euse », est un nĂ©ologisme dĂ©rivĂ© du mot lumineux, euse » auquel a Ă©tĂ© ajoutĂ© le prĂ©fixe latin ex », signifiant hors de, en dehors de. Autrement dit la lumiĂšre que dĂ©gage un ĂȘtre, une chose, par exemple un corps exalumineux », un corps qui transsude la lumiĂšre. 4 Le mot de Parousie » est un terme biblique issu du Nouveau Testament signifiant la seconde venue du Christ, Ă  l’heure du Jugement Dernier. Il est souvent reprĂ©sentĂ© en gloire, drapĂ© d’une tunique blanche, aurĂ©olĂ© de lumiĂšre dans les reprĂ©sentations populaires. 5 Dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne, le dogme de la Communion des Saints veut que tous les membres de l’Église visible et invisible soient en union profonde. ClĂ©ment Guarneri Imprimer cet article Commentaires À l'occasion de la JournĂ©e de la femme, ce 8 mars 2021, tournez votre regard vers la Bible pour dĂ©couvrir quel signe la femme peut ĂȘtre pour l’humanitĂ©. Misogyne, la Bible ? Non, si l’on prend la peine de comprendre le sens profond des textes ! Les femmes y occupent une place centrale dans de nombreux rĂ©cits. Elles montrent toutes les possibilitĂ©s d’intelligence, de courage et aussi de tendresse de la femme. Explications avec Anne-Marie Pelletier, exĂ©gĂšte et professeur Ă  l’École cathĂ©drale Ă  Paris, auteur de plusieurs ouvrages sur les femmes dans la foi l’Ancien Testament, dĂšs l’origine, la femme occupe la seconde place elle est créée aprĂšs l’homme. Il n’y a donc pas de paritĂ© ?Anne-Marie Pelletier Deux rappels sont indispensables. D’abord, si la Bible est un livre saint, il a la particularitĂ© de rĂ©vĂ©ler Dieu comme celui qui rejoint l’humanitĂ© lĂ  oĂč elle est, telle qu’elle vit, avec ses gĂ©nĂ©rositĂ©s et ses dĂ©faillances. Il n’est donc pas Ă©tonnant que le texte reflĂšte pour partie les injustices, les violences, et aussi la misogynie que nos sociĂ©tĂ©s vĂ©hiculent. Ensuite, les premiers chapitres de la GenĂšse ne sont pas une reconstitution de l’origine, mais une mĂ©ditation thĂ©ologique trĂšs fine sur l’humanitĂ©. Cette rĂ©flexion passe d’ailleurs par un langage que nous ne savons plus bien comprendre. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© d’y regarder de prĂšs. Dans la Bible, il y a deux rĂ©cits de crĂ©ation de l’humanitĂ© et celui qui met en scĂšne une crĂ©ation de la femme au jardin d’Éden. Avant de le lire, il faut donc commencer par entendre le premier. On dĂ©couvre alors un couple humain oĂč chacun a sa place, au mĂȘme niveau que l’autre Dieu crĂ©a l’ĂȘtre humain Ă  son image, Ă  l’image de Dieu il le crĂ©a, il les crĂ©a homme et femme » Gn 1, 27. Et c’est l’un et l’autre qui reçoivent ici la CrĂ©ation Ă  gĂ©rer. Et c’est l’un avec, unie Ă  l’autre, qu’ils sont qualifiĂ©s du beau titre d’ image de Dieu ».Comment peut-on crĂ©er deux ĂȘtres diffĂ©rents Ă  l’image d’un Dieu unique ? Quel est le sens de cette diffĂ©rence ?Elle nous dit des choses fondamentales sur nous et sur Dieu, car l’humanitĂ© n’est pas créée par Dieu comme une rĂ©alitĂ© qui lui serait Ă©trangĂšre. Si elle existe structurĂ©e par la relation du masculin et du fĂ©minin, c’est parce que Dieu lui-mĂȘme est relation, tout en Ă©tant Dieu unique. Ainsi, dĂšs l’Ancien Testament, bien avant que le mystĂšre de la TrinitĂ© ne soit rĂ©vĂ©lĂ©, il y a cette conscience que le Dieu unique est simultanĂ©ment un Dieu de l’échange, de la relation. Il n’est pas solitaire, Ă©ternellement face Ă  lui-mĂȘme, mais amour. Notre humanitĂ© Ă  son image » ne peut donc ĂȘtre que aussi Le temps de la femme pas sans les hommes !La femme est créée pour ĂȘtre une aide » Ă  l’homme Gn 2, 18. Comment expliquer cela sans limiter la place de la femme Ă  un rĂŽle de subordonnĂ©e ?PremiĂšrement, il faut entendre de maniĂšre juste ce mot aide », tel qu’il rĂ©sonne en hĂ©breu et non pas avec les connotations actuelles. Ce mot, dans la Bible, est appliquĂ© Ă  Dieu. Rien de moins ! Dieu est l’aide », c’est-Ă -dire le secours de ceux qui sont menacĂ©s de mort. Le terme est donc beaucoup moins infamant pour les femmes que nous le croyons ! Et, de fait, le premier humain a besoin du face-Ă -face avec l’autre pour exister. Sinon, c’est Narcisse qui se noie en se contemplant part dans la GenĂšse il n’est dit que la femme serait plus coupable que l’homme. Le texte biblique est beaucoup plus fin !Quant Ă  la phrase de Paul qui le rappelle – La femme a Ă©tĂ© créée pour l’homme » 1 Cor 11, 9 –, elle est bien sĂ»r tout Ă  fait provocante. Et on l’a souvent exploitĂ©e au service de l’injustice. Et pourtant, ĂȘtre pour l’autre », quand on est chrĂ©tien, est autre chose qu’une aliĂ©nation. C’est une maniĂšre de ressembler Ă  Dieu ! Lui qui est pour nous », depuis la CrĂ©ation, jusqu’à l’heure de la recrĂ©ation qu’il fait en la personne et en l’Ɠuvre de son Fils. Ce pour l’autre » est par consĂ©quent aussi ce que l’homme, au masculin, va devoir vivre, Ă  l’image de la femme initiatrice. Car c’est ainsi seulement que s’accomplira en lui l’image du Dieu que nous rĂ©vĂšle le la GenĂšse, le pĂ©chĂ© est introduit par la femme. Pourtant, Dieu punit aussi bien l’homme que la femme. Pourquoi faire peser sur la femme la culpabilitĂ© ?Nulle part dans la GenĂšse il n’est dit que la femme serait plus coupable que l’homme. Le texte biblique est beaucoup plus fin ! Dans le rĂ©cit, la dĂ©sobĂ©issance est partagĂ©e, comme est partagĂ© le fruit de l’arbre dĂ©fendu. En fait, la subtilitĂ© du texte consiste Ă  Ă©voquer quelque chose de la mystĂ©rieuse solidaritĂ© qui relie les gĂ©nĂ©rations humaines et qui nous rend tous fragiles devant la tentation. Une maniĂšre de l’exprimer est de mettre en scĂšne celle qui enfante ces gĂ©nĂ©rations, c’est-Ă -dire une femme. Ainsi donc, c’est bien par un seul homme » Rm 5, 12, figure de l’humanitĂ©, que le pĂ©chĂ© entre dans le monde, et non par une dĂ©faillance de la femme dont l’homme serait exonĂ©rĂ©. Ensuite, l’humanitĂ© va enfanter, par les femmes, des enfants, qui ratifieront Ă  leur tour le refus de la parole de Dieu, qui suspecteront Ă  leur tour Dieu d’ĂȘtre un rival menaçant, qui s’établiront dans la aussi En images ces femmes inspirantes de la BibleDans la Bible, le lecteur attentif s’aperçoit que bien des femmes ont une importance Ă©gale Ă  celle des la Bible, se dĂ©gage-t-il une esquisse de la fĂ©minitĂ© et de son statut par rapport Ă  l’homme, tels que Dieu les voulait Ă  l’origine ?La Bible est jalonnĂ©e de figures fĂ©minines, certaines nĂ©gatives et d’autres positives. Souvent elles apparaissent Ă  l’ombre des hommes, dominĂ©es par eux. Et pourtant, lĂ  aussi, le lecteur attentif s’aperçoit que bien de ces femmes ont une importance Ă©gale Ă  celle des hommes. Ces femmes savent associer humilitĂ© et assurance, comme Anne, la mĂšre de Samuel. Elles sont capables de maintenir l’espĂ©rance au cƓur mĂȘme de la dĂ©faite et de l’humiliation, comme Judith. On les retrouve veillant sur la vie menacĂ©e et outragĂ©e, comme Riçpa, qui traverse briĂšvement le Second Livre de Samuel mais qui montre si bien la force de la compassion. Tout au long, depuis les matriarches, sans lesquelles la promesse faite Ă  Abraham serait demeurĂ©e vaine, ces femmes viennent au secours de la vie, contre la mort, comme Dieu. Et en enseignant cette prioritĂ©, elles prĂ©parent aussi IsraĂ«l, puis nous-mĂȘmes Ă  sa suite, Ă  reconnaĂźtre le triomphe de la vie sur toutes les puissances de peut noter ce verset Ă©tonnant chez saint Paul oĂč il annonce qu’avec le Christ il n’y a plus ni homme ni femme » Ga 3, 28. Alors, la diffĂ©rence des sexes est-elle abolie, et avec elle la complĂ©mentaritĂ© ?Évidemment non ! InterprĂ©ter les mots de saint Paul en ce sens, c’est supposer que Dieu se contredirait ou se dĂ©dirait. Si, dĂšs l’instant de sa crĂ©ation, l’humanitĂ© est sexuĂ©e avec le sens que nous disions plus haut, l’humanitĂ© restaurĂ©e dans sa vĂ©ritĂ© par le Christ ne peut cesser d’ĂȘtre structurĂ©e par la diffĂ©rence des sexes. Le Christ ne dĂ©truit pas ce qui est au principe et au commencement. Il ne nous introduit pas Ă  une sorte d’indiffĂ©renciation qui rendrait superflue ou impossible la relation. Il rend au contraire de nouveau accessible la vĂ©ritĂ© aussi DĂ©couvrir le rythme et la mission de la femmeC’est pourquoi il faut entendre, dans ces mots de la Lettre aux Galates, l’annonce qu’il n’y a plus l’homme et la femme limitĂ©s par cette inimitiĂ© suscitĂ©e entre eux par le pĂ©chĂ©. C’est cette inimitiĂ© seule qui est dĂ©passĂ©e. Car l’hostilitĂ© que la GenĂšse dĂ©crit en parlant, entre eux, de convoitise et de sĂ©duction, est dĂ©sormais surmontable. Enfin ! l’homme et la femme retrouvent la vĂ©ritĂ© de leur crĂ©ation. La relation jubilante dĂ©crite par le Cantique des cantiques n’est donc plus un rĂȘve ou une aspiration trop souvent déçue. Elle va pouvoir ĂȘtre vĂ©cue Ă  la pointe d’une expĂ©rience mutuelle qui aura affrontĂ©, dans la puissance du Christ, toutes les difficultĂ©s de la vie en le cĂ©lĂšbre femmes, soyez soumises Ă  vos maris » de saint Paul, faut-il voir la preuve de son machisme, ou est-ce Ă  mettre sur le compte du contexte culturel ?Saint Paul a mauvaise rĂ©putation sur ce point auprĂšs de beaucoup de chrĂ©tiens et plus encore de chrĂ©tiennes. Bien sĂ»r, c’est un homme de son temps, sinon il serait un fantoche. Mais il l’est comme quelqu’un qui scrute et comprend les choses dans la lumiĂšre du Christ. Il faut donc interroger ce texte, pour rejoindre son sens vrai, en sachant que celui-ci ne pourra s’éclairer qu’à la lumiĂšre de ce que vit le Christ lui-mĂȘme, obĂ©issant jusqu’à la mort, pour sauver les hommes et leur donner part Ă  sa vie filiale. Acceptons de l’étudier au-delĂ  de son contexte et de son temps jusqu’à rejoindre une vĂ©ritĂ© qui concerne tout chrĂ©tien. Si, lĂ , saint Paul devait inviter simplement les femmes Ă  se tenir servilement devant leurs maris, il trahirait la volontĂ© de Dieu, qui nous veut les uns et les autres libres, de la libertĂ© qui naĂźt de l’amour et qui en est le signe. En fait, cette Lettre aux ÉphĂ©siens commence par l’injonction adressĂ©e Ă  tous, hommes aussi bien que femmes Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres » Ep 5, 21. La soumission n’est donc pas ce qui serait rĂ©servĂ© aux femmes. De surcroĂźt, et de nouveau, la soumission dont il s’agit ici ne trouve son sens que rĂ©fĂ©rĂ©e Ă  la personne de JĂ©sus, Ă  la maniĂšre dont lui-mĂȘme vit la soumission, celle de l’amour, pour l’ recueillis par Florence BriĂšre-LothLire aussi Des pistes pour ĂȘtre, enfin, fiĂšre de sa fĂ©minitĂ©

la femme est la seconde faute de dieu